La rage
Pier Paolo Pasolini
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"Gastone Ferranti, producteur d'actualités cinématographiques, décide de valoriser son fonds d'archives en demandant à Pasolini, alors écrivain connu et cinéaste débutant, de réaliser un film documentaire à partir de ses images. Trouvant le film que Pasolini a réalisé trop marqué à gauche, le producteur décide de ne pas le sortir, et demande à l'écrivain Guareschi (auteur de Don Camillo), satiriste très à droite, de tourner un second volet. La Rage réunit donc deux films antagonistes, la deuxième partie, réalisée non indépendamment, mais en réponse, dénaturant la première. Pasolini récuse le procédé et renie son film présenté de cette façon. La polémique entre les deux auteurs prend une telle tournure que Pasolini justifie sa position, dans le journal Il Giorno du 13 avril 1963, par l'article suivant:
«Se Eichmann
potesse risorgere dalla tomba e fare un film, farebbe un film del
genere. Per interposta persona Eichmann ha fatto questo film. Credevo di
avere un interlocutore con cui fosse possibile almeno un dissenso, e non
uno che è addirittura in fase prelogica. Non è un film solo
qualunquista, o conservatore, o reazionario. È peggio. C'è l'odio contro
gli americani, e il processo di Norimberga viene definito 'una
vendetta'. Si parla di John Kennedy facendo vedere solo sua moglie, come
se lui non esistesse. C'è odio contro i negri, e manca solo che si dica
che bisogna metterli tutti al muro. C'è una ragazza bianca che dà un
fiore a un negro, e subito dopo lo speaker la copre d'insulti per
questo. C'è un inno ai paras, esaltati come truppe magnifiche. C'è un
anticomunismo che non è neanche missino, è da anni Trenta. C'è tutto: il
razzismo, il pericolo giallo, e il tipico procedimento degli oratori
fascisti, l'accumulo di dati di fatto indimostrabili. «Almeno
formalmente, e cioè ritirando la firma, voglio cercare di non dare un
mio contributo al successo eventuale d'un film fatto anche da Guareschi.
Non voglio collaborare nemmeno come antagonista all'assorbimento di
queste idee mostruose da parte dei giovani, che sono indifesi dinanzi a
una simile demagogia».
Source Wikipédia |
« Si
Eichmann pouvait sortir de sa tombe et faire un film, il ferait un
film de ce genre. Par personne interposée Eichmann a fait ce film. Je
croyais avoir un interlocuteur avec lequel serait possible au minimum un
dissentiment, et non quelqu'un qui en est carrément au stade prélogique.
Ce n'est pas seulement un film « qualunquiste » [expression
italienne équivalente de « poujadiste »],
conservateur ou réactionnaire, c'est pire. Il y a la haine des
Américains et le procès de Nuremberg est décrit comme une vengeance; on
parle de John Kennedy en ne faisant voir que sa femme, comme si lui
n'existait pas. Il y a la haine contre les nègres, il manque seulement
que l'on dise qu'il faut les mettre tous contre le mur. Il y a une fille
blanche qui donne une fleur à un homme noir et immédiatement après le
commentateur la couvre d'insultes pour cela. il y a un hymne aux paras,
exaltés comme des troupes magnifiques ; il y a un anticommunisme qui
n'est même pas celui du
MSI, mais l'anticommunisme des années 1930. Il y a tout, le racisme,
le péril jaune, le procédé typique des orateurs fascistes,
l'accumulation de données de fait indémontrables. Au moins formellement,
c'est-à-dire en retirant ma signature, je veux tenter de ne pas donner
ma contribution à l'éventuel succès d'un film fait aussi par Guareschi.
Je ne veux pas collaborer, même en tant qu'antagoniste, à l'absorption
de ces idées monstrueuses par des jeunes qui sont sans défense devant
une pareille démagogie. »
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Seul le documentaire réalisé par Pasolini est mis en ligne:
Première partie (18' 32)
Deuxième partie (18' 22)
Troisième partie (12' 49)