Todtnauberg

Photos et légendes de Frédéric Le Mercier

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Chemin de promenade de Martin Heidegger qui mène aux multiples Holzwege (ces chemins forestiers que les Français s'obstinent à vouloir traduire par "les chemins qui ne mènent nulle part").


                                   

« Ce qui est dans le temps, et ainsi se détermine par le temps, on le nomme : le temporel. (…) Le temporel, cela veut dire le transitoire, ce qui dans le cours du temps passe. (…) le temps lui-même passe. Mais le temps passant constamment il demeure le temps. »

M. HEIDEGGER, Temps et Être, conférence du 31 janvier 1962 à Freiburg im Breisgau, in Questions IV, Gallimard TEL, éd. 2002, p.195.


« Le temps scande le rythme de la vie humaine. La demeure des dieux est en revanche hors du temps. »

Ernst JÜNGER, Les prochains Titans,  Grasset, 1998, p.117.      


« Je ne sais aucun chemin qui mène à changer de façon immédiate l’état présent du monde, à supposer qu’un tel changement soit possible aux hommes. Mais il me semble que l’essai de penser pourrait éveiller la disponibilité dont j’ai parlé, la clarifier et l’affermir. »

M. HEIDEGGER, Réponses et questions sur l’histoire et la politique, Mercure de France, 1988, p.59.


A Todtnauberg, le chercheur est condamné à devenir un trouveur pour découvrir le chemin Martin Heidegger qui passe en contrebas de la "Hütte".


Ces panneaux bordent le Martin Heidegger Rundweg:

« (…) il a été dit que Socrate est le plus pur penseur de l’Occident (…). Il pourrait bien se faire qu’un penseur demeure parmi les plus purs sans faire partie des plus grands. »

M. HEIDEGGER, Qu’appelle-t-on penser ?, PUF Quadrige, édition 1999, p.97.


                               

"Soit nous prêtons attention à ce qu'il nous faut, soit nous prêtons attention à ce dont nous pouvons nous passer."

M. HEIDEGGER, Concepts fondamentaux, nrf-Gallimard, 2001, p. 17.


Entre penseurs.

« Si l’on réussit à s’entendre pour de bon en ce qui concerne les positions philosophiques fondamentales, si la force et la volonté d’y arriver sont de part et d’autre éveillées, alors le savoir souverain s’élève à une hauteur et à une clarté nouvelles. Une transformation des peuples d’abord et souvent pour longtemps encore invisible se prépare. »

M. HEIDEGGER, Pour en venir à s’expliquer ensemble sur le fond (1936) in Écrits politiques 1933 – 1966, Gallimard, 1995, pp. 160-161


En voyant cette photographie de Martin Heidegger avec sa voisine Rosa Schneider, comment ne pas penser à ce passage :

« Récemment, là-haut [à Todtnauberg] une vieille paysanne vint à mourir. Elle causait souvent et volontiers avec moi, et déballait les vieilles histoires du village. Elle gardait encore dans son parler vigoureux et imagé nombre de vieux mots et toutes sortes de tournures que la jeunesse du village n’entend déjà plus et qui se sont ainsi perdus pour la langue parlée. »

M. HEIDEGGER, Pourquoi restons-nous en province ? (1933) in Écrits politiques 1933 – 1966, Gallimard, 1995, p.151.